Syndrome de Wiskott-Aldrich

Le syndrome de Wiskott-Aldrich est une maladie génétique héréditaire du système immunitaire. Il provoque des symptômes très variés, allant de saignements aux manifestations auto-immunes de l’eczéma et des tumeurs, pouvant aller jusqu’à engager le pronostic vital. Généthon a mené un essai clinique international de thérapie génique pour le traitement de cette pathologie.

Syndrome de Wiskott-Aldrich

Généthon a mis au point le produit de thérapie génique, réalisé le développement préclinique puis a lancé le développement clinique. A ce titre, il a été le promoteur de deux essais cliniques, l’un en France et l’autre en Grande-Bretagne. Généthon est engagé dans le suivi à long terme de ces essais, qui se terminera en 2032.

Qu’est-ce que le syndrome de Wiskott-Aldrich ?

Le syndrome de Wiskott-Aldrich est un déficit immunitaire complexe rare et sévère d’origine génétique, lié au chromosome X, dont la prévalence est estimée à 1/250 000. Il est dû à des mutations du gène codant la protéine WAS (WASp) exprimée dans les cellules hématopoïétiques. Cette pathologie, qui touche essentiellement les garçons, se traduit par des hémorragies, des infections graves et à répétition, de l’eczéma sévère et, chez certains patients, des réactions auto-immunes et l’apparition de cancers. Le seul traitement disponible à ce jour est la greffe de moelle osseuse qui nécessite un donneur compatible.

Syndrome de Wiskott-Aldrich : le rôle de Généthon

Pour les patients sans donneur compatible, la thérapie génique basée sur la correction de cellules souches hématopoïétiques autologues représente un espoir majeur.
L’équipe du Dr. Anne Galy (Généthon/INSERM U951) a développé avec ses collaborateurs un vecteur lentiviral permettant d’obtenir des niveaux physiologiques d’expression du gène WAS. L’équipe a validé le vecteur sur des cellules humaines et a également démontré l’efficacité et la sécurité du vecteur dans des modèles murins de la maladie.

Le traitement consiste à prélever chez les patients des cellules souches hématopoïétiques porteuses de l’anomalie génétique, puis à les corriger en laboratoire en introduisant le gène WAS sain grâce à un vecteur lentiviral développé et produit par Généthon puis par Yposkesi. Les cellules corrigées sont ensuite réinjectées aux malades qui sont, au préalable, traités par chimiothérapie. Après réinjection, ces cellules-souches vont alors donner naissance aux diverses lignées cellulaires qui composent le sang (globules blancs et rouges, plaquettes).

Généthon a mené deux essais cliniques internationaux incluant des patients atteints des formes sévères de la maladie en France (l’hôpital Necker-Enfants malades, Paris) et en Grande-Bretagne, (Great Ormond Street Hospital, Londres). Un autre essai, pour lequel Généthon a produit des vecteurs, a également été mené aux États-Unis (Children’s Hospital de Boston). Cet essai débuté en 2011 a permis de traiter 10 patients, en Europe (le dernier patient ayant terminé l’essai au 3e trimestre 2019). Suite au traitement, les patients sont suivis pendant 10 ans : 2 ans dans l’essai principal, puis 8 ans dans un essai de suivi de la sécurité.

Généthon a obtenu auprès de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA), la désignation « médicament orphelin » (orphan drug) pour ce produit : le 07/10/2013 sous le N°EU/3/13/1196.

Syndrome de Wiskott-Aldrich : et aujourd’hui ?

Les essais en France et aux Royaume-Unis se sont terminés respectivement en 2017 et 2019. Les résultats ont montré une amélioration globale de l’état clinique des patients, portant notamment sur la réduction des eczémas sévères, des infections graves et des saignements et l’amélioration du taux de plaquettes dans le sang, de manière variable selon les patients.

À ce jour, 7 patients sont toujours suivis dans le cadre de l’étude de sécurité, dont le premier patient qui a été injecté il y a plus de 9 ans (2011).

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