Succès à long terme d’une thérapie génique chez les patients atteints d’anémie de Fanconi

Les résultats d’un essai clinique mené par Rocket Pharmaceuticals et les équipes espagnoles du CIEMAT, en collaboration avec Généthon qui a contribué à concevoir et à développer le vecteur-médicament utilisé dans cet essai, ont montré, pour la première fois, l’efficacité et la sécurité de la thérapie génique chez des patients atteints d’anémie de Fanconi, une maladie rare du sang.

Ces résultats, publiés le 3 décembre dans la revue The Lancet, sont le fruit de plus de 20 ans de recherche et de 7 ans de suivi des patients.  

L’anémie de Fanconi de type A est une maladie génétique rare du sang qui affecte la réparation de l’ADN. Due à des mutations du gène FANCA, elle se caractérise notamment par des malformations congénitales variables, une aplasie médullaire progressive et un risque élevé de développer certains cancers.

Aucune des études cliniques menées jusqu’à présent n’avait démontré l’efficacité de la thérapie génique dans cette maladie complexe. L’essai montre, que chez la majorité des patients traités, l’autotransfusion de cellules souches hématopoïétiques corrigées génétiquement avec le transfert du gène FANC-A, permet, sans conditionnement cytotoxique afin d’éviter le risque de cancers, l’augmentation progressive et sur la durée des cellules corrigées chez la plupart des patients et sans effets indésirables.

Anne Galy, PhD, Directrice de l’ART-TG et ancienne directrice de l’unité mixte de Recherche Inserm (UMR S951) à Généthon, a contribué, dans le cadre du consortium européen Eurofancolen dont Généthon est partenaire, à la conception et au développement d’un vecteur lentiviral utilisé pour transporter un gène–médicament, le gène FANCA, au cœur des cellules souches hématopoïétiques et corriger ex vivo les cellules de patients. Objectif : stabiliser la perte des cellules souches des patients traités avec des cellules souches hématopoïétiques fonctionnelles.

Face à l’approche de greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques qui présente l’avantage d’être plus rapide, mais est associée à d’importantes toxicités, ce candidat-médicament de thérapie génique représente une avancée majeure dans le traitement médical de l’anémie de Fanconi-A. L’efficacité et l’innocuité de ce protocole doivent être confirmés sur le long terme.

Selon Anne Galy, « la publication des travaux dans « The Lancet » est l’aboutissement des longs efforts coordonnés par nos collègues espagnols pour améliorer chaque étape du protocole de thérapie génique de l’anémie de Fanconi, afin d’obtenir une greffe significative de cellules souches sanguines corrigées chez les patients. La qualité du vecteur lentiviral purifié que nous avions développé à Généthon et qui a été produit à Yposkesi a été un facteur important dans ce processus, de par son absence de toxicité sur les cellules souches très fragiles ».