Publication : Généthon contribue à identifier deux vecteurs optimisés pour les muscles via un programme européen H2020

Rendre les vecteurs de thérapie génique plus spécifiques constitue un enjeu majeur de la thérapie génique. Edith Renaud-Gabardos sous la direction d’Ana Buj-Bello, directrice de recherche Inserm, et plusieurs autres collaborateurs de Généthon, co-signent dans Science Advances une publication démontrant l’efficacité optimisée de deux capsides pour le traitement des muscles.

C’est un enjeu majeur pour la thérapie génique : mettre au point des vecteurs de plus en plus spécifiques, qui permettront de faire pénétrer le traitement essentiellement dans les cellules de l’organe malade et non dans le corps entier. C’était l’objectif d’un programme européen MYOCURE, ayant obtenu un financement H2020 et auquel ont participé plusieurs équipes de Généthon, dont Edith Renaud-Gabardos, co-premier auteur de l’article.

« Ce programme réunit des équipes allemandes, belges, britanniques, espagnoles et françaises, explique la chercheuse, qui officie dans l’équipe Maladies neuromusculaires et thérapie génique. L’équipe de Dirk Grimm, en Allemagne, a identifié deux capsides qui semblaient mieux cibler le muscle tout en évitant d’autres organes. »

Avec ses collègues de l’équipe Maladies neuromusculaires et thérapie génique, le rôle d’Edith Renaud-Gabardos a consisté à démontrer l’efficacité de ces capsides dans un modèle murin de la myopathie myotubulaire. Elle est parvenue à montrer que les vecteurs se dirigeaient plus efficacement et plus spécifiquement vers les muscles. En conséquence, ils étaient également moins susceptibles d’aller vers d’autres organes. Une autre équipe a fait la même démonstration pour des souris atteintes de la myopathie de Duchenne. L’équipe de Généthon Immunologie et maladies du foie a quant à elle étudié la séroprévalence de ces capsides, équivalente à celle d’autres vecteurs AAV couramment utilisés. Enfin, les équipes de Bioprocédés de Généthon ont développé la production des nouvelles capsides nécessaires à ces études. 

Les conclusions de ce programme H2020 offrent une perspective encourageante : « Les vecteurs plus spécifiques présentent de multiples avantages, souligne Edith Renaud-Gabardos. Ils permettent avant tout de limiter les effets secondaires puisque des quantités moindres de produits sont nécessaires et que les muscles malades reçoivent préférentiellement le traitement. » Autre avantage : la quantité de traitement à produire est donc bien moindre, ce qui représente à la fois un gain de temps et une baisse des coûts de production. Deux données essentielles pour faciliter le développement de ces traitements de thérapie génique.

En savoir plus

Jihad El Andari*, Edith Renaud-Gabardos*, Warut Tulalamba, Jonas Weinmann, Louise Mangin, Quang Hong Pham, Susanne Hille, Antonette Bennett, Esther Attebi, Emanuele Bourges, Christian Leborgne, Nicolas Guerchet, Julia Fakhiri, Chiara Krämer, Ellen Wiedtke, Robert McKenna, Laurence Guianvarc’h, Magali Toueille, Giuseppe Ronzitti, Matthias Hebben, Federico Mingozzi, Thierry VandenDriessche, Mavis Agbandje-McKenna, Oliver J. Müller, Marinee K. Chuah, Ana Buj-Bello*, Dirk Grimm*, Sept. 2022, Semirational bioengineering of AAV vectors with increased potency and specificity for systemic gene therapy of muscle disorders, Science Advances,  vol. 8, Issue 38

*Co-premiers auteurs et co-derniers auteurs

Le projet MyoCure